La nouvelle Renault 5 « doit être une voiture populaire »
La dream team du style Renault se livre sur la réincarnation de la R5 et l'avenir des marques du groupe
Le remake de la R5 suggère-t-il qu’une voiture électrique a besoin d’être une madeleine de Proust pour devenir vraiment séduisante ? Avez-vous envisagé de ressusciter d’autres badges historiques ?
Gilles Vidal : Il y aura beaucoup de silhouettes électriques dans la gamme à venir, dont certaines qu’on pourrait effectivement qualifier de rétrofuturistes. C’est à moi de prélever un morceau d’histoire et d’en faire quelque chose qui déclenche ce coup de foudre, tandis que d’autres modèles de la future gamme électrique seront extrêmement originaux et complètement tournés vers l’avenir. Mais ce pouvoir de séduction est effectivement un atout incomparable.
Chaque constructeur automobile cherche son propre potentiel. Quand le monde devient hostile ou angoissant, c’est un réflexe humain de revisiter ses bons souvenirs, ou de penser à des choses agréables. C’est vrai dans tous les pays, je pense. Si l’on replonge dans l’histoire de Renault, il y a beaucoup de matière, mais la R5 était un choix évident pour ses formes, les souvenirs qui y sont liés, et le fait qu’on puisse mêler des références à la R5, à la Supercinq et à la Turbo. Ça coulait de source. Cela dit, les véhicules électriques laisseront le choix entre une multitude d’options.
LvdA : L’ambition pour la R5 est qu’elle soit la voiture électrique populaire du futur, et il faut vraiment qu’elle soit populaire. C’est là la force de Renault. Dans une période où le secteur subit des changements aussi drastiques, où l’on risque de devenir une banale entreprise parmi d’autres parce que tout le monde va dans la même direction…Pouvoir exploiter la richesse de ce patrimoine et raconter des histoires qui lient les gens à notre marque est une chance que d’autres n’ont pas. Nous allons donc nous en servir autant que possible. Pour qu’une voiture électrique devienne populaire, il faut notamment atteindre un certain seuil tarifaire, et c’est le plus gros défi : toucher un maximum de clients. Quant à décider si cela devrait être une R5, une R8 ou une R16, je vous suggère de faire voter vos lecteurs. Ça faciliterait largement notre travail sur le plan produit.
Quelles ont été les échéances sur la R5 Prototype ?
LvdA : Nous ne pouvons pas concevoir et dessiner une voiture en deux mois. Nous avions la R5 sous le coude, nous attendions juste le bon moment pour en libérer le potentiel. Et je suis heureux de pouvoir dire que lorsque Luca a découvert les premières idées, il a sauté dessus. Il cherche vraiment des voitures qui fassent vibrer la corde sensible. Pour lui, il n’y avait pas à hésiter. Ce qui est intéressant, c’est que lorsque j’ai rencontré Gilles pour la première fois dans le cadre de son nouveau poste, la première image qu’il m’a montrée était la R5 Turbo. Peut-être que les planètes s’alignaient.
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