Renault renonce à son moteur F1

Après un demi-siècle d'activité en tant que motoriste de la discipline reine, Renault arrêtera les frais fin 2025. Ensuite, les Alpine iront sans doute chercher leur moteur chez... Mercedes.

La rédaction
Publié le : 1 octobre 2024

On le sentait venir, mais ça n’en est pas moins triste : Renault a officialisé la fin de son activité de motoriste en Formule 1, après presque un demi-siècle de présence au plus haut niveau.

Les moteurs Renault, ce sont 23 titres pilotes et constructeurs depuis 1977, avec seulement trois saisons d’absence (officieuse) entre 1998 et 2000. C’est l’introduction du turbo, l’archidomination du V10 avec Williams et Benetton dans les années 1990, la consécration en tant qu’écurie à part entière en 2005 et 2006, puis une autre moisson de sacres entre 2010 et 2013 avec Red Bull.

Ce sont 12 titres constructeurs, un palmarès qui place Renault au deuxième rang dans toute l’histoire de la discipline derrière Ferrari. Ce sont sept pilotes champions du monde avec un V10 ou un V8 de la marque dans le dos : Nigel Mansell (1992), Alain Prost (1993), Michael Schumacher (1995), Damon Hill (1996), Jacques Villeneuve (1997), Fernando Alonso (2005, 2006) puis Sebastian Vettel (2010, 2011, 2012, 2013).

Mais Renault F1, c’est aussi une décennie de disette : depuis la fin des V8 et le début de l’ère des V6 turbo hybrides en 2014, le Losange n’a plus remporté le moindre titre, restant dans l’ombre de Mercedes, Ferrari et même du revenant Honda. Pire, son écurie d’usine, accessoirement la seule qu’il motorise depuis qu’elle a été rebaptisée Alpine en 2021, a connu un véritable naufrage en 2024 puisqu’elle a sombré à la neuvième et avant-dernière place du classement.

Face à l’arrivée de la nouvelle génération de motorisations hybrides en 2026, le PDG Luca de Meo a donc décidé de jeter l’éponge et de faire d’Alpine une écurie cliente. Selon des rumeurs unanimes, c’est Mercedes qui est pressenti pour fournir Alpine en unités de puissance à partir de 2026. Triste.

Que vont devenir l’usine de Viry-Châtillon et toute la matière grise qui y prospérait depuis un demi-siècle ? Elles se transformeront en « Hypertech Alpine », un « nouveau centre d’ingénierie de pointe de la marque » qui « rassemblera parmi les meilleurs talents pour contribuer au développement des véhicules très haute performance et des innovations sur les technologies de pointe, pour Alpine ainsi que pour Renault Groupe. »

Au menu notamment, « la future supercar Alpine », issue du concept Alpenglow. Voilà au moins une bonne nouvelle… Hypertech Alpine sera aussi chargé de plancher sur les batteries et les moteurs électriques. Le centre restera par ailleurs le bras armé du groupe Renault en sport auto dans les programmes survivants ou futurs : WEC, Formule E, rallye-raid, compétition-client.

Sans oublier une « cellule de veille F1 » pour « conserver la connaissance et les compétences des collaborateurs sur cette discipline sportive ». Parce qu’on ne sait jamais…

 

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