Eh non, cette Renault R5 Turbo 3E n’est pas un concept car. Ou plutôt, ce n’est plus un concept car : deux ans après avoir dévoilé une délirante R5 Turbo 3E de 380 ch exposée au Mondial de l’Auto et mise entre les mains de quelques journalistes triés sur le volet (dont notre Ollie Marriage à nous), Renault annonce… une incroyable R5 Turbo 3E de « plus de 500 ch », produite en série. Que vous pourrez acheter. Avec votre argent.
Ne nous emballons pas, la marque ne s’est absolument pas étendue pour l’instant sur les modalités de la commercialisation. Cela pourrait donc se terminer avec une production très limitée et un prix de supercar, mais l’effort restera méritoire. Et ceux qui trouvaient l’Alpine A290 trop sage vont cette fois avoir du mal à se plaindre. On a d’ailleurs un peu de mal à comprendre que cette Turbo 3E ne soit pas badgée Alpine : c’est cohérent avec l’histoire de Renault mais, Alpine ayant remplacé officiellement Renault Sport dans l’organigramme mis en place par Lucas de Meo, on peine à comprendre sa place dans la hiérarchie du groupe. Oui, on chipote.
Car personne ne se plaindra de voir Renault retrouver son grain de folie des années 1990, celui qui lui avait fait mettre un V6 à la place de la banquette arrière d’une Clio II. Et surtout, essayer ensuite de vendre le résultat.
La R5 Turbo 3E de série, elle, fait appel à deux moteurs électriques. Un sur chaque essieu ? Non, un dans chaque roue arrière. Il s’agit donc d’une pure propulsion. On ne connaît pas la taille de la batterie, ni la masse de l’ensemble. Renault se contente d’évoquer « une superstructure en carbone qui lui apportera à la fois de la légèreté et une rigidité maximale ». Pour rappel, la voiture de 2022 était annoncée à 1 500 kg.
Seul chiffre indiqué par Renault après la puissance, un 0 à 100 km/h « en près de 3 s seulement ». On peut imaginer que la Turbo 3E proposera les mêmes modes de conduite dédiés au drift que le concept car. Avec ses moteurs dans les roues (ce qui facilite la vectorisation de couple) et ses 120 ch supplémentaires, elle paraît née pour ça, même si Renault n’insiste plus sur cet aspect de sa personnalité dans son bref communiqué.
Quant au style, il est plus bestial que jamais, même sans l’énorme aileron de la voiture de 2022. Ailes XXL complètement dans l’esprit de la R5 Turbo originelle (la prise de recharge se cache dans une des prises d’air), LED en carré dans le bouclier avant pour singer les feux longue portée des versions de rallye, deux becquets sur le hayon, un hénaurme diffuseur en contrebas, des bas de caisses creusés, une livrée aux couleurs historiques… Gilles Vidal a encore frappé. Notez le regard, bien plus proche de celui de la « vraie » R5 que de celui de sa descendante électrique. La poupe, en revanche, s’aligne désormais sur celle de la nouvelle R5.
« Le but de cette voiture est de montrer que les électriques peuvent être émotionnelles, pas juste des objets sans âme », a déclaré Gilles Vidal à TopGear.com.
En revanche, Renault ne s’est pas prononcé sur le nombre de R5 Turbo 3E qu’il compte produire. À titre d’ordre de grandeur, la marque avait immatriculé environ 4000 R5 Turbo 1 et 2, et presque 3000 Clio V6. Le prix ? On préfère ne pas y penser.
On peut s’attendre à la voir arriver en 2026. Et en travers.