La prochaine supercar de Gordon Murray se dévoile
V12 de 650 ch, trois places, moins d’une tonne. Enfin l'héritière de la McLaren F1?
Avant toute chose, veuillez vous asseoir et lâcher tout objet contondant. Vous pourriez bien ressentir des vertiges. Gordon Murray a dévoilé un premier croquis et révélé quelques détails concernant sa future supercar. Et il n’est lui-même pas malheureux d’entendre les gens en parler comme la descendante de la McLaren F1, trois décennies plus tard.
« On a travaillé dans l’ombre sur le design de la voiture pendant 18 mois, et on a vraiment bien avancé. On a déjà parlé à de potentiels clients qui n’ont pas caché leur intérêt », nous dit-il. Son nom de code ? T50. Une nomenclature qui fait écho à ses précédentes créations.
Seulement 100 exemplaires seront construits par sa nouvelle marque Gordon Murray Automotive. L’idée est de débuter les livraisons en 2022, contre la modique somme de 2,25 millions d’euros hors taxes. Pour ce prix vous avez du 100% made in England : l’usine se situe dans le Surrey et le moteur et la boîte de vitesses sont anglais eux aussi.
Revenons sur ce qui rendait la McLaren F1 si parfaite. Un V12 atmosphérique réalisé sur mesure, qui n’avait pas peur de monter très haut dans les tours. Une structure en fibre de carbone – une première pour une routière. Une aérodynamique active et assistée par ventilateur. Une boîte manuelle. Un cockpit triplace à volant central. Des portières en élytre.
La T50 a tout ça. Et malgré cette configuration trois places, elle est compacte. Sa largeur de 1850 mm reste inférieure à la plupart des sportives – c’est moins qu’une 911 par exemple.
Mais ce qui caractérisait la F1, peut-être plus que tous ces éléments réunis, c’était son poids plume. La recherche de la légèreté était devenue une obsession qui transparaissait dans chaque composant. Murray avait même fait concevoir par Kenwood une chaîne hi-fi ultralégère.
La F1 pesait juste un peu plus de 1100 kg. La T50 est 10% plus légère et passe sous la tonne, et ce n’est sûrement pas dû au fait qu’elle n’embarque pas de chargeur de CD à dix emplacements. La plupart des supercars actuelles pèsent moitié plus.
Et une telle légèreté devrait permettre à la T50 d’extraire tout le potentiel du V12 de 650 chevaux. Ce moteur de 3,9 litres a été spécialement conçu par Cosworth. D’après Murray, la puissance pourrait être dopée à 700 ch grâce à la prise d’air sur le toit à haute vitesse. Alors que les supercars hybrides ou électriques perdent de la puissance quand leurs moteurs atteignent leur régime maxi…
Au fait, vous aimez monter dans les tours ? Qu’est-ce que vous diriez d’un rupteur à 12 100 tr/min ? Il n’y a pas de volant-moteur non plus, donc ça devrait être… nerveux. La boîte de vitesses est faite sur mesure également : une manuelle à six rapports de chez Xtrac.
Il y a d’autres trouvailles qui ont déjà fait la réputation de Murray dans cette T50. En 1978, sa Brabham BT46B de F1 avait gagné sa première course avec Niki Lauda au volant. Son innovation principale ? Un ventilateur créant un effet de sol pour coller la monoplace à la route. Tellement efficace qu’elle fut d’ailleurs déclarée illégale et ne reprit pas le départ par la suite.
La T50 dispose d’un ventilateur similaire, comme on peut le voir sur le croquis. Il mesure 400 mm de diamètre. L’air qui l’alimente est extrait de tout un tas de composants aérodynamiques intelligents placés sous la voiture. Ce qui veut aussi dire que la T50 ne s’accapare pas d’ailerons m’as-tu-vu.
Même l’Aston Martin Valkyrie est plus lourde – et aussi beaucoup plus puissante, certes. En fait, toutes les hypercars à la mode ou en devenir sont plus lourdes. Et pourtant, la T50 peut accueillir 3 personnes et leurs (petits) bagages. Elle est faite pour être utilisée quotidiennement : il est même possible de sélectionner une cartographie moteur plus « soft ».
Les voitures qui chassent les records de vitesse ont besoin de gros moteurs et des systèmes de refroidissement qui vont avec. Ça veut souvent dire plus de poids et moins d’agilité – soit l’exact opposé de la philosophie Murray. « Les records de vitesse ou d’accélération ne m’intéressent absolument pas. Avec la F1, ce n’était non plus notre objectif. Ce qui nous importe avant tout, c’est de délivrer l’expérience de pilotage la plus pure et la plus gratifiante parmi toutes les supercars jamais construites ».
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