Théorie de l’évolution : Aston Martin DBS

Dans quelle mesure la recette de la super-GT britannique a-t-elle évolué entre 1969 et 2019 ?

| Publié le : 5 avril 2023

Tiens, les calandres ont un peu pris, non ?

Du coup, même avec le double de puissance de celui son ancêtre, le moteur de la DBS a moins de risque de surchauffe. Quand elle a été présentée en 1969, la DBS originelle très inspirée par le style des productions américaines de l’époque rompait avec le style Aston traditionnellement tout en courbe. L’actuelle avec ses lignes musculeuses figure probablement parmi les plus belles productions automobiles modernes.

Et côté technique ?

L’ancienne était équipé d’un 6 cylindres en ligne 4.0 développant fièrement 283 ch. Suffisant pour une GT à la fin des années 60, tout juste acceptable pour une compacte moderne… La DBS actuelle s’est donc dotée d’un V12 5.2 biturbo de 725 ch. Si la première était probablement parmi les voitures 4 places les plus rapides de son époque, la ligue des super-GT modernes a changé de dimension et pour contrer les Bentley, Ferrari et consorts, Aston n’a pas eu d’autre choix que de passer à la suralimentation pour répondre à la course à la puissance.

Ont-elles le moindre truc en commun ?

Les deux offrent une direction beaucoup plus légère que ce à quoi vous pouvez vos attendre. Évidemment, la moderne avec son assistance électrique est à la fois plus vive et plus précise (heureusement…). Mais elle dispensent toutes les deux une étrange sensation de délicatesse en se laissant porter par le couple. Puis, à mesure que le rythme augmente, les différences se creusent. L’ancienne s’appuie (s’écrase ?) sur sa suspension et prend du roulis, glissant doucement sur la route, la nouvelle est une supercar en smoking, raide et hargneuse qui, malgré sa direction hyperactive, demande moins d’engagement.

Est-ce que l’ancienne fait mieux que la nouvelle sur un point ?

Plusieurs en fait. Il y a moins de bruits de roulement parque qu’il y a… moins de pneus. Les places arrière sont utilisable par de vrais humains échelle 1:1 et l’agencement de l’habitacle est beaucoup plus pratique. De bons gros boutons à l’ancienne demandent bien moins de dextérité et de concentration que la nouvelle console tactile où le style l’emporte sur l’ergonomie. Et les compteurs des années 60 sont plus classes que les nouveaux graphismes sauce Nintendo.

Ok, tout ça ce sont des détails. Et la philosophie globale ?

Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point la DBS classique tire parti de son poids et que, dans le même temps, la nouvelle fait une fixation à prétendre qu’elle est plus légère qu’elle ne l’est vraiment. C’en est d’ailleurs à se demander pourquoi elle s’appelle Superleggera alors qu’elle pèse 250kg de plus que l’ancienne qui accuse 1588kg. La méthode Coué, probablement.

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