Dites donc, belle paire !
Merci. Et aussi incroyable que ça paraisse, seules 15 petites années séparent le retrait de la Continental R et l’introduction de la Continental GT. La Silver Pearl ci-dessus date de 2003, une version Mulliner “Final Series” qui a signé la fin de production de cette voiture née dans les années 90.
Elle a l’air super moderne.
Pourtant, elle ne l’est pas. Le bond fait en passant d’elle à la Continental GT première génération concurrence celui de Neil Armstrong. Cela dit, quelques essais de la première Bentley Volkswagenifiée déploraient un manque de panache. C’est sûr, ceux qui avaient eu l’occasion de tester la Conti R qu’elle remplaçait ont pu trouver la nouvelle pour le moins… aseptisée.
C’est-à-dire ?
Cette Continental R a autant de gènes sportifs que les voitures de luxe de l’époque. Aucun. En fait, c’est plus une limousine deux portes qu’un coupé. Elle est d’ailleurs plus longue qu’une Flying Spur moderne avec des hectares d’habitacle, des surfaces vitrées dignes d’une véranda et des portes avec deux poignées, une à l’avant et une à l’arrière pour les passagers arrière. On trouve d’autres étrangetés dans l’habitacle, comme un panneau constellé de petites jauges circulaires, un frein à main… à pied, ou un bouton de démarrage commun de nos jours mais plus que rare à l’époque.
Et ça roule comment ?
Ça ne roule pas vraiment… ça flotte. Le vénérable V8 6.75l de Bentley sortait ici environ 420 ch, ce qui devrait faire beaucoup pour des pneus et un antipatinage des années 90, mais la Conti R se comporte plutôt bien. Elle semble juste lutter ardemment pour dissuader le conducteur de toute velléité sportive virage après virage. Il y a bien un mode Sport censé aider la boîte 4 automatique, mais le 0 à 100 km/h demande toujours 6 s. C’est cependant une référence incontournable en matière de confort. Et malgré ses deux portes et son look élancé, on a toujours l’impression d’être conduit, même lorsqu’on est derrière le volant.
La nouvelle est plus sportive, non ?
Sans aucun doute possible ! Bien que la Continental moderne soit toujours un modèle de confort, ce modèle d’entrée de gamme et son V8 4.0 offrent une véritable vigueur dynamique. Avec sa transmission intégrale typée, ses quatre roues directrices et sa technologie antiroulis active 48 V, elle vous fera croire qu’elle pèse moins de 2 tonnes et qu’avec son poids à vide de 2165 kg, elle n’affiche que 250 kg de moins que sa grand-mère. Mais la plus grande différence entre les deux se trouve dans le prix : neuve, cette Continental R figurait parmi les voitures les plus chères au monde à 270 000 €. Soit près de 470 000 € actuels là où la dernière Continental GT attaque sous les 200 000 € hors options. L’influence de Volkswagen a peut-être atténué certains traits de Bentley, mais elle a également contribué à en réduire les tarifs.