Théorie de l’évolution : Land Rover Defender

Indice de réparabilité en baisse mais sex appeal en forte hausse. Jeune Defender 90, du haut des Alpine Windows du Land Rover 90, 30 ans d'évolution t'observent... Sois bon !

| Publié le : 6 février 2023

Combien d’années les séparent ?

On dirait qu’ils ont des siècles de différence pourtant, le vieux n’est… pas si vieux, il s’agit d’un V8 de 4e génération de 1988 (et pas de 1948). Et ceux qui disent que le nouveau a perdu toute l’authenticité, la substantifique moelle de l’original devraient réviser leur histoire.

Pourquoi ça ?

Land Rover n’est pas passé d’un engin agricole à un 4×4 pour emmener junior à l’école en une nuit. Il y a 30 ans, ce 90 Station Wagon avec deux rangées de sièges était déjà vendu comme une voiture familiale. Souvenez-vous de la version County. Suspensions adoucies, lecteur de cassettes… le grand luxe. Il s’adressait à une autre cible. Le truc, c’est qu’à l’époque Land Rover proposait bien d’autres choix, tous orientés utilitaires, des Defender pour bosser à la dure. Mais la graine de la civilisation avait été semée…

Du coup, le nouveau est-il un authentique Def’ ?

Partant du principe qu’il a été conçu et qu’il est produit par le constructeur qui a créé l’original, oui. Mais il doit faire ses preuves et ça va être compliqué, sachant qu’il ne lui reste pas beaucoup de territoires vierges à découvrir et qu’il aura du mal à convaincre les exploitants agricoles d’y voir un remplaçant pour leur pick-up japonais… ou pour leur vieux Def’. Trop cher, trop raffiné. Le monde a changé, le monde automobile encore plus, et le nouveau Defender risque d’être plus souvent présent sur le fil Instagram des influenceurs qu’à transporter des Casques bleus en zone de conflit.

Est-il aussi résistant que l’ancien ?

Nettement plus si l’on en croit Land Rover. Le constructeur affirme qu’il a été conçu et produit pour être plus robuste et plus durable que n’importe quel véhicule de série produit par la marque, y compris l’ancien. Ambitieux. Il pourrait presque prétendre à un grade de spécification militaire.

Mais l’ancien était un vrai dur, non ?

Oui, surtout avec vous. Pour commencer, vous êtes installé… un peu comme vous pouvez, à chercher une position de conduite acceptable (que vous ne trouverez jamais) et à tenter de capter des informations en provenance de la route (que vous ne capterez jamais). Et puis il y a le son. Le vieux V8 Rover rugit comme une Cobra et vous aimez ça. Pendant une minute. Après, c’est une agression auditive permanente. Rassurez-vous, le diesel est pire. Sur route, il est instable et il y a tellement d’angles saillants et de leviers menaçants dans la cabine que vous prendriez moins de risques à porter une veste aimantée dans une coutellerie pendant un tremblement de terre.

A priori, le vieux comme le nouveau pourront vous emmener n’importe où sur la planète, mais l’aventure ne sera pas la même. L’ancien vous donnera l’impression d’être Indiana Jones et affichera fièrement les griffures et les bosses prises sur la route, le nouveau fera de son mieux pour vous isoler, vous rassurer et vous dire que c’était presque facile.

Pour ce que ça vaut, j’adore le charme et la rusticité de l’ancien mais je veux le nouveau.

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