Top 9 : les 16 cylindres
Comme architecture moteur, difficile de faire plus exotique qu'un 16 cylindres. Mais quelles en ont été les représentantes les plus emblématiques ?
Cadillac avait fait appel à un V16 dès les années 1930 pour propulser certains de ses vaisseaux amiraux dont la série 452, avant que ce bloc tombe dans l’oubli. Mais en 2003, en pleine effervescence autour de son nouveau langage visuel « Art & Science », Cadillac s’en est rappelé pour dévoiler au monde la Sixteen (tout simplement), une limousine animée par un colossal V16 de 13,6 l pour quelque 1000 ch, et assez de couple pour séparer la mer Rouge en deux. Elle ne verra jamais le jour, allez savoir pourquoi…
Celle qui a fait du 16 cylindres une réalité dans l’automobile moderne, même si la Cizeta Moroder avait déjà tenté le coup à la fin des années 1980. Et pourtant, saviez-vous que la Veyron aurait pu avoir encore deux cylindres de plus ? Le projet initial incluait en effet un W18, avant que le groupe Volkswagen et Ferdinand Piëch réalisent que c’était un brin présomptueux, même pour eux. Cela n’a pas empêché le développement d’être compliqué, mais la Veyron de série a tenu sa promesse de poser de nouveaux jalons quant aux performances d’une voiture de route avec ses 1001 ch, voire 1200 ch en Super Sport.
La Chiron et tous ses produits dérivés remettront le couvert à partir de 2016 avec 1500 ou 1600 ch selon les variantes.
Et l’on vient d’apprendre que leur descendante serait également dotée d’un 16 cylindres, mais cette fois en V, et hybride. La vie trouve toujours un chemin…
La voiture parfaite pour un moteur aussi pharaonique ? Hélas, elle non plus n’a jamais été produite en série, même si ce concept de 2004 donnera naissance aux Phantom Drophead Coupé et Cabriolet. On retrouvera cependant son V16 de 9 l sous le capot de la Phantom Coupé de Sir Rowan Atkinson dans Johnny English, le retour, à la demande de l’acteur lui-même. Les caractéristiques de ce moteur, qui passe pour avoir été conçu à l’origine pour la première Phantom de l’ère BMW, restent inconnues à ce jour même si l’on parle de quelque 600 ch.
À l’opposé de la Rolls sur le spectre automobile, il y a ceci : la BRM P15, une Formule 1 de 1951 propulsée – comme son nom ne l’indique pas – par un V16. Ici, on est loin des mastodontes de 8, 9 ou 13 l : ce V16-là a beau faire dans les 600 ch, il les atteint à presque 14 000 tr/min car il cube… 1,5 l, même s’il est dopé par un compresseur. Ce moteur ambitieux ne sera jamais assez fiable ni assez performant pour donner satisfaction à ses créateurs, qui préféreront le reléguer à une monoplace de Formule 2.
On cherche encore ce qui a pu faire penser aux ingénieurs BMW que leur sublime V12 M70 avait besoin de quatre cylindres supplémentaires. En attendant, le bloc de 6,7 l pour 408 ch qui en a résulté a été rentré au chausse-pied sous le capot d’une Série 7 E32. Couplé à une boîte mécanique, s’il vous plaît. On savait ce qui était bon, à l’époque. Hélas, cette Série 7 dite « Goldfisch » est restée à l’état de prototype. Caramba, encore raté.
375 ch, ça paraît presque raisonnable de nos jours, mais en 1929, quand Maserati a lancé la production de la Tipo V4, l’effet a dû être… veyronnesque. Ce V16 4 l à compresseur envoyait tout ça aux seules roues arrière via une boîte mécanique à trois rapports. Le tout sous une sublime carrosserie signée Zagato. On en veut une. Très fort.
Conçues par Ferdinand Porsche lui-même, les Auto Union des années 1930 étaient autrement redoutées par leurs adversaires que la BRM ci-dessus. Notamment la Type C, dont le V16 6 l compressé en position centrale arrière développait 520 ch et 780 Nm, pour un poids total de 734 kg. Si un jour quelqu’un se lance dans une adaptation en live action des Fous du Volant, cette voiture y aurait tout à fait sa place.
Pas mal, non ? C’est français. Conçue et produite par Ramon Jimenez dans son atelier, cette auto artisanale mais très aboutie, inspirée de la Porsche 917, faisait appel à un W16 composé de quatre 4 cylindres de moto Yamaha (Jimenez était aussi un motard passionné). Résultat : 4,1 l et 567 ch à 10 000 tr/min, pour un poids inférieur à 900 kg. Il se dit que la Novia aurait atteint 380 km/h lors des tests, et les rares chanceux qui ont pu en prendre le volant à l’époque ont confirmé tout le sérieux de sa conception. Hélas, seul face au léviathan administratif français, Ramon Jimenez n’a pas eu les moyens de procéder aux crash-tests nécessaires à l’homologation, et sa création n’a pas pu dépasser le stade du prototype. Regrets éternels…
C’est en 2013 que la marque dubaïote Devel a présenté la délirante Sixteen, une hypercar qui devait être animée par un V16 quadriturbo de 12,3 l pour 5000 ch et des brouettes, et 560 km/h en pointe. De quoi susciter une légère incrédulité à l’époque (vous savez déjà ce que ça fait 1000 ch, Larmina ?). Le projet n’est pas encore officiellement mort et resurgit de temps à autre avec des caractéristiques à peine moins fantasmagoriques. Le monde retient son souffle. Ou pas.
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