VIDÉO : la TWR Supercat à l’essai

Tandis que Jaguar se cherche, TWR ressuscite en fanfare avec une XJS V12 restomod de 650 ch. TopGear a lâché le fauve.

Ollie MARRIAGE
Publié le : 23 décembre 2024

Quelle gueule ! Vous avez sous les yeux la bien-nommée TWR Supercat. Annoncée en avril, cette Jaguar XJS restomod est désormais une réalité, et nous l’avons conduite.

Mais commençons par le tour du propriétaire. La carrosserie est l’oeuvre du designer Khyzyl Saleem. « Je suis très inspiré par les années 1970 et 1980 – IMSA, Trans-Am, Groupe A en supertourisme – mais aussi par l’histoire du design Jaguar : la XJR-9, la XJR-15 et surtout la XJ220« , explique-t-il. Et ça se voit. Des ailes saillantes, des ouïes de capot, un énorme ramasse-miettes sous le bouclier avant, une double queue de canard sur la malle, des échappements latéraux. Elle n’est pas jolie, mais rien dans les années 1980 ne l’était vraiment.

« La XJS originelle était connue pour ses montants arrière en arcs-boutants, ajoute-t-il, mais ce n’étaient pas des arcs-boutants, ça ne fonctionnait pas comme ça. Donc nous leur avons donné une fonction. » TWR a travaillé avec un aérodynamicien de Mercedes F1 pour que l’air soit canalisé le long des montants par-dessus le couvercle de malle. Lesdits montants sont intégrés au becquet de toit qui oriente l’air vers le bas et les deux flaps.

Ce n’est toutefois pas pour son aéro que la Supercat fera le plus parler d’elle. Ce sera assurément davantage pour avoir libéré le plein potentiel d’un V12 à compresseur. Le bloc 5,3 l d’origine a été réalésé à 5,6 l et a notamment eu droit à un carter sec, une nouvelle culasse et une nouvelle distribution.

« Ensuite, bien sûr, le compresseur et le système de refroidissement ont été greffés, et cela donne une puissance de plus de 670 ch, un rupteur à 7 750 tr/min et plus de 600 Nm de couple », explique Fergus Walkinshwaw, co(re)fondateur et directeur technique, et accessoirement fils de Tom Walkinshaw qui créa TWR en 1976.

La marque n’a pas encore communiqué de chronos mais avec une masse d’environ 1 500 kg, le rapport poids/puissance devrait être comparable à celui de la dernière Aston Martin Vantage. Ça s’annonce donc plutôt brutal.

Et si l’on se fie à notre première prise en main du prototype, elle mettra le même enthousiasme que l’Aston à fumer ses pneus arrière. J’ai conduit le proto cet été à un stade encore très sommaire (ci-dessous). La structure et les berceaux ont été renforcés pour encaisser toute cette puissance, donc le châssis ne s’est pas trop tortillé, mais la suspension était souple et soyeuse, donc la voiture se cabrait généreusement à pleine charge et il y avait comme une déconnexion entre la suspension paresseuse et le feeling plus mécanique de la direction et de la boîte mécanique à six rapports.

La motricité était un problème malgré l’autobloquant, le train arrière partant facilement même sur un filet de gaz. Elle n’aimait pas vraiment rouler droit. De ce point de vue, en tout cas, cétait d’époque. Le couple à bas régime n’était pas particulièrement impressionnant mais le V12 prenait vie à partir de 4 000 tr/min. Le son ? Imaginez fourrer votre tête dans un nid de frelons et taper dessus avec un bâton. Ce devrait être un peu plus civilisé sur la version de série.

Depuis, Jethro a conduit le premier prototype finalisé en Californie. Découvrez ses impressions dans la vidéo en haut de cette page, avec un passage chez Magnus Walker qui a participé au design de la TWR Supercat en tant que consultant.

Les premières livraisons sont prévues pour lété 2025. TWR n’en construira que 88 – une référence à la victoire de TWR et Jaguar aux 24 Heures du Mans 1988 – à 225 000 £ pièce hors taxes soit 271 000 €, voiture donneuse non incluse. Les freins céramique et le système de levage du nez sont optionnels, mais la suspension pilotée est de série. À bord, on trouve un système infodivertissement compatible Apple Carplay/Android Auto, dans un habitacle qui a troqué les sièges arrière de secours pour un plus grand coffre, et comprend tout un tas de magnifiques boutons et molettes analogiques de part et d’autre d’une instrumentation numérique imitant les compteurs de la XJ-S originelle.

Au moins, si par le plus grand des hasards la renaissance de Jaguar tourne mal, on peut compter sur TWR pour préserver l’héritage… Et pas seulement : « TWR a connu beaucoup d’affiliations au fil des années, rappelle le cofondateur John Kane, donc il y a d’autres choses dans les tuyaux, sur lesquelles on a déjà refléchi et qui sont déjà en développement. »

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