Et si une voiture électrique en panne était en fait une puissante arme de guerre géopolitique ? C’est ce qu’affirme le professeur Jim Saker, président de l’Institut of the Motor Industry, l’équivalent britannique de notre Fédération Nationale de l’Automobile. Ce cher Jim a récemment lancé un avertissement selon lequel les véhicules électriques fabriqués en Chine pourraient être utilisés par Pékin pour déstabiliser l’économie des pays occidentaux dans lesquels ils sont vendus. Et pas uniquement sur le plan commercial. C’est là que je vous demande de choisir entre la pilule rouge et la pilule bleue…

Le scénario avancé par Saker est digne d’un film de Gerard Butler, aka le Bruce Willis du Wish (avec des cheveux). Des centaines de milliers de véhicules électriques pourraient contenir des logiciels espions permettant aux autorités chinoises de les immobiliser à distance, provoquant ainsi la congestion instantanée des réseaux routiers à grande échelle. Il a décrit les véhicules électriques chinois comme de potentiels « chevaux de Troie » : une image terrifiante au premier abord. Jusqu’à ce qu’on se souvienne qu’il s’agirait de chevaux de Troie remplis d’écolos mangeurs de graines plutôt que de soldats grecs assoiffés de sang.

Ces déclarations de Saker ont fait beaucoup de bruit au Royaume-Uni où d’autres personnalités de l’industrie les ont qualifiées d’hystériques – ce qui a rassuré la population – en soulignant qu’il n’y a pas que les véhicules électriques chinois, mais que presque toutes les voitures modernes peuvent potentiellement être désactivées à distance – ce qui a vachement moins rassuré la population… Et un peu nous.

Mais si les voitures en panne sont réellement de potentielles armes de… perturbation massive, cela soulève de vraies questions. Comment, en tant que conducteur, pouvez-vous savoir si vous rencontrez une panne banale ou si c’est le début de la Troisième Guerre mondiale ? « Chéri, quand j’accélère, y’a plus rien. Ça y est, Xi Jinping a donné le signal ! Prends les conserves, ma frontale, le chien, et… ah oui, les gosses ! On est en guerre ! Euh… non attends. Cessez le feu, j’étais passé au point mort sans faire exprès. »

Et si nos bas-côtés et nos bandes d’arrêt d’urgence deviennent effectivement le nouveau théâtre d’un conflit international, ayez une pensée pour la DIR, la DDE et les autres. Jusqu’à présent, il s’agissait de services de dépannage routier et d’entretien. Désormais, ils constituent potentiellement notre première ligne de défense dans une guerre mondiale. Des Forces Spéciales qui auraient troqué leur SCAR et leurs lunettes de vision nocturne pour un triangle de signalisation et un gilet jaune.

Peut-être que tout ce que nous croyons savoir est faux. Peut-être que les vieilles Lada dont on moquait la fiabilité (« Pourquoi y’a-t-il un dégivrage sur la lunette arrière des Lada ? Pour réchauffer les mains de celui qui pousse. ») n’était en fait qu’une tentative avortée de l’Union Soviétique d’imposer le communisme au bloc de l’ouest.

Si on était dans… un James Bond, on serait en présence du plan banal d’un énième aspirant Maître du Monde :
« Quand j’appuierai sur ce bouton, Bond, l’enfer se déchaînera ! »
« Blofeld, tu n’es qu’un monstre. Que comptes-tu faire ? Tu vas inverser la gravité de la Terre ? »
« Pire que ça, Bond ! Tout un tas de voitures électriques plus ou moins bien finies vont lentement ralentir jusqu’à s’arrêter totalement. Ce sera le chaos ! MouhahaHAHA »
« Tu arrives trop tard Blofeld, ça existe déjà et ça s’appelle le périphérique Parisien ! »
« Damned, Hidalgo m’a devancé… »

THE END