Vous connaissez cette règle de la F1 qui dit qu’en cas d’arrêt sur le bord de la piste, un pilote doit remettre son volant en place après être sorti de sa monoplace ? Je vous parie que ce sont les teams qui en sont à l’origine. Juste histoire de ne pas voir en direct sur les moniteurs un pilote mal luné jeter par terre un volant à what-mille euros et sauter dessus avec élan et conviction pour exprimer sa frustration.
Vous avez sous les yeux le volant 2019 des Mercedes-AMG W10 EQ Power+. Un nom compliqué pour une voiture compliquée et un volant encore plus compliqué. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment un volant… Ce serait plutôt… une Switch avec une poussée d’acné.
En tout, il y a 25 boutons, molettes et commutateurs. Et ça c’est sans compter les palettes de vitesse et d’embrayage derrière. Cinq d’entre eux contrôlent les réglages de freins : le pilote peut modifier la distribution entre l’avant et l’arrière pour optimiser le freinage en fonction du virage à venir tout en tenant compte du frein moteur et d’autres paramètres. Si vous en doutiez encore, non, de nos jours il ne s’agit plus d’appuyer sur une pédale.
Vous pensiez que le torque vectoring représentait la pointe de la technologie et que rien ne pouvait surpasser la vitesse de calcul des logiciels embarqués ? Perdu, il semble qu’un pilote de Formule 1 soit encore meilleur, ils sont donc la possibilité de régler à la main la répartition de couple entre les roues arrière DANS le virage en entrée, à la corde et en sortie !
Il y a aussi un bouton pour régler le volume de la voix de l’ingénieur dans le casque. On soupçonne Kimi Räikkönen de l’avoir replacé par un bouton « Muet ».
Une petite famille de 15 LEDs s’occupe de prévenir le pilote qu’il est temps de changer de rapport juste avant de voir les pistons d’un V6 de 900ch quelque peu onéreux passer au travers d’une coque carbone pas donnée non plus…
Tout cela est évidemment fait sur mesure, de l’emplacement des boutons aux poignées. Seuls l’écran et la carte mère sont les mêmes sur toutes les F1 de façon à ce que la FIA garde un œil sur les éventuels logiciels cachés. Et empêche les pilotes d’installer Snapchat sur leurs volants.
Fait de carbone (évidemment), de fibre de verre, de cuivre et de titane avec des poignées moulées en silicone, chaque volant coûte entre 60 et 90 000 € selon les dernières estimations et chaque pilote en utilise trois à quatre par saison.
Ou plus si un pilote ne respecte pas le règlement et passe ses nerfs (et ses semelles) dessus.